Lors de mon passage aux "2èmes rencontres Chaland", j'ai eu l'occasion de discuter avec un auteur connu qui me promettait ne jamais faire de BDs numériques. En fait, je pense que dans son esprit, il voyait l'ebook BD comme un éventuel remplaçant des albums papier. Certes, si cette forme est bien appelée à se développer, ce n'est pas en marchant sur les pieds de l'album traditionnel. C'est comme si on disait que les DVDs de dessins animés vont remplacer les albums papier. Il n'en est rien, l'ebook est un nouveau média ! Au même titre qu'un auteur peu réaliser un dessin animé ou une illustration publicitaire ou un story-board, etc, il peut s'essayer à la BD numérique (ou au roman illustré,…), sans renier pour autant les autres médias. Comme je l'explique dans un billet précédent (Une nouvelle expérience visuelle) la conception et le résultat se doivent d'être différents d'un album classique même si tous les ingrédients de départ sont identiques. Que des éditeurs traditionnels développent une version numérique des albums de BD papier ne peut qu'amener confusion et déception du lecteur : aurait-on l'idée de découper ce même album pour en faire une version fixe sur DVD ? On voit bien que les cases ne sont pas adaptées à la taille de l'écran, que la conception de la page n'apparaît plus, que le rythme n'est pas le même : tranché, caviardé que reste-t-il de l'album original et du plaisir qu'on a pu avoir à le lire ?
Il faut laisser la version papier sur son support d'origine.
Par contre, l'ebook BD (et d'une manière plus générale l'ebook) est une nouvelle voie de recherche et de création qui s'ouvre aux auteurs et une nouvelle expérience pour les lecteurs, alors ne le réduisez pas à un simple duplicata inadapté.